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DÉFINITION

Depuis 1997, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit l’obésité comme une maladie. Avant cette date, l’obésité était considérée comme un facteur de risque pour la santé.

L’obésité est donc une maladie métabolique (qui perturbe le fonctionnement de l’organisme), du tissu adipeux (excès de masse grasse délétère pour la santé) et chronique car il n’y a pas de guérison spontanée. A force de prendre du poids, les cellules graisseuses (adipocytes) se multiplient, s’organisent, circulent partout et finissent par créer des fibroses autour des organes et des artères, ce qui entraîne de multiples complications, notamment une tendance inflammatoire.

Attention : Prenez l’habitude de dire “avoir de l’obésité”, “personne atteinte d’obésité” ou “souffrant d’obésité”. Dire “être obèse”, c’est définir quelqu’un (ou se définir soi-même) uniquement par sa situation de santé physique. On a une maladie, on n’est pas cette maladie.

CAUSES

L’obésité est une maladie multifactorielle. Parmi ces facteurs de risques, nous pouvons citer :

  • La génétique ne serait impliquée que dans moins de 10% des cas d’obésité. Par contre, l’épigénétique est très importante. Des recherches récentes prouvent qu’il y a plusieurs gènes qui causeraient ou faciliteraient l’obésité en augmentant la faim, le seuil de satiété, la prise de poids dans l’enfance et la transformation des graisses ou en étant un frein à l’efficacité de l’activité physique par exemple. On ne naît pas égaux en poids !

  • La sédentarité. Avec les nombreux moyens de déplacements, les services à domicile, les drives et les nouvelles technologies (télévision, ordinateur, téléphone…), nous faisons moins d’activité quotidienne. Tout est fait pour notre confort mais l’impact est considérable sur notre santé. Le chauffage et la climatisation ne nous  permettent plus de lutter contre les variations de température, ce qui pourrait pourtant occasionner une grande dépense énergétique.

  • Les addictions (cigarettes, alcool, sucre mais aussi au sexe notamment) activent le système de récompense de notre cerveau, le même qui est déclenché par la prise alimentaire. Lorsqu’on arrête de consommer un de ces éléments, cela créé un manque et entraîne une surconsommation d’un autre. Voilà pourquoi on peut prendre du poids après l’arrêt du tabac ou commencer à boire de l’alcool suite à un régime.

  • Les maladies métaboliques peuvent aggraver ou faire apparaître certains symptômes de l’obésité par le dysfonctionnement du système hormonal. C’est le cas chez les personnes atteintes d’hypothyroïdie, d’apnée du sommeil ou encore dans le syndrome des ovaires polykystiques.

  • Certains médicaments ont un impact sur la prise de poids, en augmentant soit l’appétit, soit l’appétence au sucré. Faites donc attention aux anxiolytiques, antidépresseurs, antiépileptiques, psychotropes, stéroïdes, corticoïdes et neuroleptiques.

  • Les perturbations du sommeil (manque ou mauvaise qualité) augmentent le stress et la faim, ce qui peut provoquer des troubles des conduites alimentaires (TCA) qui eux-mêmes vont influer le système hormonal défavorablement. En changeant les règles alimentaires naturelles de son corps, on va aussi modifier ses besoins et ses limites, notamment sur la faim, la satiété et l’assimilation des sucres. Voilà pourquoi les régimes restrictifs occasionnent des dégâts et sur le poids et sur la santé

  • Les violences physiques ou sexuelles ont un lien direct avec la prise de poids. En effet, on estime que plus d’une personne en situation d'obésité sur 3 a été victime d’abus sexuels, viols ou incestes dans son enfance ou dans son adolescence (39% des femmes et 11% des hommes). Les femmes en situation d'obésité rapportent 10 fois plus d’abus sexuels et 4 fois plus de violences physiques comparé à des femmes de corpulence “normale”. (Étude INSERM 2006)

  • Le cadre familial a forcément une influence sur chacun. Ainsi, quand on a un parent atteint d'obésité, le risque de de souffrir d'obésité est de 40%. Il monte à 80% si les deux parents sont en situation d’obésité. En comparaison, le risque est de moins de 10% quand les parents ont un IMC de moins de 25.

  • Les conditions de travail sont des facteurs de risques également : travail sédentaire, stress, travail de nuit, rythmes différés, grignotage, pas le temps de faire un vrai repas… Les professions qui se confrontent à l’humain sont particulièrement touchées, comme les professions paramédicales.

  • L’industrie agroalimentaire a sa part de responsabilité en transformant la composition des aliments : riches en gras, en sel et en sucre, pauvres en fibres et en protéines, sans compter l’utilisation de conservateurs, émulsifiants ou additifs pour améliorer l’aspect ou la conservation des aliments. Ainsi, non seulement les aliments transformés sont pauvres en nutriments mais en plus, ils font office de perturbateurs endocriniens (qui peuvent aussi se retrouver dans d’autres produits, comme les cosmétiques, les dentifrices, les tétines…).

  • Enfin, on peut citer le microbiote dont on entend parler de plus en plus. La flore intestinale que nous avons à la naissance et la transformation des bactéries en fonction de son alimentation peuvent favoriser le stockage des cellules graisseuses.

CONSÉQUENCES

L’obésité va entraîner différentes complications qui peuvent être à la fois des causes et des conséquences car chacune alimente les autres. On peut distinguer les conséquences :

  • Physiques : le poids bien sûr mais aussi essoufflement, sudation excessive, hirsutisme chez la femme (apparition de poils à des endroits en général glabres), complications dermatologiques (scléroses et fibroses sur les plis graisseux), psoriasis ou eczéma, douleurs rhumatologiques et articulaires (notamment arthrose aux hanches ou aux genoux, lombalgies ou autres pathologies du dos)…

  • Métaboliques (ou les comorbidités associées à l’obésité qui sont aussi des freins à la perte de poids) : cholestérol, triglycérides, problèmes respiratoires (et notamment l’apnée du sommeil), diabète de type 2, problèmes hépatiques (NASH dont 80% des personnes obèses sont atteintes), problèmes cardiovasculaires (hypertension artérielle, AVC, infarctus du myocarde…), incontinence urinaire, troubles gastriques et digestifs, augmentation des risques de cancer (surtout les cancers du sein et du côlon)…

  • Psychologiques : anxiété, dépression, fatigue, irritabilité, isolement, ambivalence émotionnelle (honte, culpabilité…), baisse de l’estime et de la confiance en soi, restriction cognitive (alternance de phases d’hyper contrôle et de perte de contrôle au niveau alimentaire), conduites à risques, tendances addictives et suicidaires, risques accrus de démences, … en plus de tous les traumatismes subis qui peuvent être à l’origine de l’obésité.

  • Sociales : toutes les discriminations et stigmatisations que les personnes souffrant d’obésité rencontrent dans tous les domaines de la vie (dans la rue, à l’école, dans la vie professionnelle ou personnelle, dans la sphère familiale ou intime…).

  • Sociétales : puisqu’une personne sur 2 est en surpoids ou plus, les obèses deviennent un enjeu commercial et les entreprises commencent à les cibler pour leur vendre un peu tout et n’importe quoi comme des régimes, des compléments alimentaires, des plats préparés ou d’autres moyens de perdre du poids rapidement et facilement bien sûr.

QUELQUES CHIFFRES

Dans le monde, on compte 2,3 milliards d’adultes en surpoids et 1,4 milliards d’adultes en situation d’obésité, cela représente plus d’une personne sur deux ayant un IMC supérieur à 25.

Le pays le plus touché par l’obésité est sans surprise les Etats-Unis avec plus de 35% de sa population touchée mais nous pouvons aussi citer le Mexique, l’Egypte, l’Arabie Saoudite et les îles Nauru et Samoa. On peut également constater l’émergence de pays habituellement assez peu concernés par cette problématique comme la Chine par exemple à cause de la montée de l’obésité infantile.

En France, les chiffres correspondent aux moyennes mondiales avec 32% de personnes en surpoids (25% des femmes et 41% des hommes) et 15% d’obésité (soit environ 7 millions de français). Ces données ont doublé en l’espace de 20 ans et on compte aujourd’hui 1 français sur 2 en surpoids ou plus.

Quant aux enfants français, 1 sur 5 entre 3 et 17 ans sont en surpoids ou plus et la moitié des enfants souffrant d'obésité à 6 ans le resteront à l’âge adulte. Voilà pourquoi la lutte contre l’obésité commence dès le plus jeune âge par la prévention.

Depuis les 50 dernières années, les statistiques d’obésité ont explosé partout dans le monde au point qu’on parle aujourd’hui non pas d’épidémie mais de pandémie. Il s’agit de la 5ème cause de mortalité dans le monde et on compte plus de 5 personnes qui meurent chaque minute dans le monde des suites de l’obésité !

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